- givrer
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• 1879 impers.; de givre♦ Couvrir de givre. Le froid givrait les arbres. — Pronom. Subir le phénomène du givrage. Pare-brise, pales d'hélice qui commencent à se givrer.givrerv.rI./r v. tr.d2./d Couvrir d'une substance ayant l'aspect du givre.rII./r v. intr. Se couvrir de givre. Le carburateur a givré. Syn. (Québec) frimasser.⇒GIVRER, verbe trans.A. — Couvrir de givre :• ... sous une petite pluie acérée de décembre, qui givrait de pointes d'aiguille la laine brune de leur froc, deux moines (...) descendaient à grands pas la pente de la rue Monsieur-le-Prince.A. DAUDET, Rois en exil, 1879, p. 37.— Au part. passé. Les dangereuses routes givrées (MAURIAC, Journal, 1940, p. 300). J'écris ces mots près d'une fenêtre aux carreaux givrés (GREEN, Journal, 1942, p. 278).— Emploi pronom. passif. Les glaces de la voiture se givraient (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 292).— Emploi impers. [P. anal. avec neiger] La détestable race que ces Normands, avec (...) leur teint rouvant [= rougeaud], sur lequel il semble qu'il ait givré (GONCOURT, Journal, 1863, p. 1320).B. — P. anal. Donner l'apparence poudreuse et brillante du givre. Les deux compagnons avançaient par les friches que les toiles d'aragne givraient entre les herbes folles (POURRAT, Gaspard, 1925, p. 237). Ils bavardaient joyeusement en mangeant des meringues dont la poussière de sucre givrait leurs sourires (VILMORIN, Migraine, 1959, p. 32).— Au part. passé. [La végétation] s'attriste d'une teinte grise, uniforme, qui semble givrée par la salure de la mer (MICHELET, Chemins Europe, 1874, p. 5). Elle se rassura vite et marcha plus hardiment, sous le ciel givré d'astres et d'un noir bleuté insondable (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 271).♦ Saupoudrer d'une substance rappelant le givre. Ce bonbon praliné, comme givré de sucre (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 136). Des frites, givrées de sel (MARTIN DU G., Thib., Consult., 1928, p. 1128).— Emploi pronom. passif. Les arbres du parc se givraient de la lumière de la pleine lune (GRACQ, Beau tén., 1945, p. 201).REM. Givrant, -ante, part. prés. en emploi adj. Qui givre. Brouillard givrant (ROB. Suppl. 1970; Lar. Lang. fr.).Prononc. : [
], (il) givre [
]. Étymol. et Hist. Ca 1130 givlet impers. « il tombe du givre » (Vers del Juise, 238 ds T.-L.), attest. isolée; 1. a) 1845 givrée (BESCH.); b) 1879 trans. supra ex.; 2. 1953 adj. « fou » (SANDRY-CARR., p. 94). Dér. de givre; -é puis dés. -er.
givrer [ʒivʀe] v. impers. et tr.ÉTYM. 1879; impers., givlet « il givre », v. 1130; au p. p., 1845; de givre.❖———I V. impers. || Il givre : il fait du givre.———II V. tr.1 Couvrir de givre. || Le froid a givré les arbres, l'herbe, la campagne. — (Au passif). || Le paysage était givré par le froid.♦ V. pron. || Se givrer : se couvrir de givre; subir le givrage. || Le pare-brise commence à se givrer, il faut le dégivrer.♦ P. p. adj. || Arbres givrés. || Pare-brise givré.1 Les vitres étaient couvertes de fougères givrées.A. Maurois, le Cercle de famille, II, VIII.2 Provoquer la formation d'une fine couche de glace sur… || Givrer des fruits.♦ P. p. adj. || Vanille givrée. || Orange givrée, citron givré : orange, citron rempli de sorbet (à l'orange, au citron) et dont l'écorce s'est givrée.♦ Par métaphore :2 Nulle couronne n'était inscrite au chaton de sa bague, et sur sa parole l'esprit n'avait pas givré ses brillantes aiguilles.Proust, les Plaisirs et les Jours, p. 209.3 Couvrir d'une couche blanche analogue à du givre. || Servir des gin-fizz dans des verres givrés au sucre glace.3 Sur chaque table, afin d'entretenir la soif, des frites, givrées de sel et minces comme des monnaies du pape, s'entassaient dans une coupe.Martin du Gard, les Thibault, t. III, p. 223.♦ P. p. adj. || Givré, ée. || Verre givré, dont le bord est enrobé de sucre en poudre.4 Adj. Fig. ⇒ Givré.❖DÉR. Givrage, givrant, givré.HOM. Givré.
Encyclopédie Universelle. 2012.